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Phénomène de mode, réelle conséquence psychique et physique d’un changement de
société, ou encore, dénomination plus explicite d’un phénomène ancien mais mieux
compris et mieux pris en compte grâce aux progrès des neurosciences et de l’attention
plus marquée au bien être psychologique ; le burn-out crée le débat et marque
incontestablement notre époque.
Notre société du XXIème siècle développe paradoxalement deux grandes tendances en
parallèle, voire même en opposition. D’une part, elle accorde une grande partie de ses
préoccupations au bien-être physique et psychique. En surfant sur cette vague, elle
développe d’ailleurs un juteux business. D’autre part, sur le retour des trente
glorieuses, elle presse les hommes et les femmes qui la composent dans un leitmotiv de
rentabilité et d’efficacité sans précédent. C’est sans doute de ce conflit criant entre
ces deux tendances, qu’émane le phénomène de burn-out.
D’autres facteurs viennent aggraver le tableau : les technologies omniprésentes et l’ère
de l’immédiateté nous coupent des rythmes naturels et entrainent nos schémas de
pensées dans la spirale infernale d’un temps inhumain, générant sollicitation et stress
permanents.
De plus, les changements alimentaires, les additifs de plus en plus présents dans notre
alimentation, l’explosion du taux de gluten, l’empoissonnement sournois aux métaux
lourds et autres perturbateurs endocriniens, génèrent déséquilibres neurochimiques et
nous rendent moins résistants au stress.
Notre société, de par sa modernité, nous offre mille et une sources de loisirs et de
bien-être. Pourtant, nous nous débattons sans cesse pour y accéder. Du coup, nous nous
trouvons écartelés entre cette obligation de rentabilité des loisirs et de rentabilité
professionnelle. Nous ne nous posons jamais ! Dans cet esprit a éclos une société hyper
bureaucratisée et technocratisée, malade de la mesure et de l’évaluation chiffrée, aux
mains de modèles managériaux sanctionnant à tour de bras, où l’on peut être viré dans
l’heure avant même d’avoir eu l’opportunité d’apprendre ou de s’améliorer.

Le burn-out est ce moment où le cerveau et le corps disent
« stop » !. Ce moment où nos forces nous abandonnent après un dernier assaut pour
réussir partout où l’on nous attend et même où l’on ne nous attend pas. Il laisse des

traces indélébiles, marque notre organisme pour toujours, entraînant parfois d’autres
pathologies.

Mais le burn-out est une chance ! C’est le point de rupture entre une vie que l’on subit
et celle que l’on peut choisir, aménager, maîtriser.
A condition que cette transition soit judicieusement accompagnée.

Marie-Luce Scieur